Fin d'Etudes: le même livre pendant 3 ans, une bonne idée!

livre de sciences Orieux Everaere.
éd Hachette. 1962

Il y avait 4 éditions différentes:
garçon rural, garçons urbains,
filles rurales, filles urbaines.
Les garçons "ruraux" avaient le tracteur, le labourage et l'élévage.
Les garçons "urbains" avaient du bricolage et le fonctionnement de la lampe à souder.
Les filles n'apprenaient pas le moteur à explosion , ni le moteur électrique, c'était remplacé par la machine à coudre, la cuisine et les soins au bébé. En vérité le tronc commun de ces 4 éditions différentes portait sur 190 pages et la spécificité portait sur 20-30 pages.




le livre de Géographie François et Villin
éd. hachette. 1962
la France et Les 5 continents avec une large place à l'empire colonial, même dans les éditions postérieures à l'indépendance.



Le livre d'histoire de fin d'étude couvrait la période des Egyptiens, Athène, Rome, et l'histoire de France jusqu'à nos jours. C'est un programme énorme que les candidats au certificat devaient apprendre (536 pages). Pour celà, ils gardaient le même livre pendant 3 ans. C'est une somme énorme beaucoup plus rapide à consulter que n'importe quelle banque de données sur ordinateur. On s'interroge actuellement sur le collège unique, la culture commune, qu'est ce qu'on emporte avec soi en quittant l'école?
Pourquoi ne pas refaire des livres uniques couvrant les programmes de 6ème, 5ème, 4ème et 3ème afin que chaque année l'adolescent retrouve la continuité de l'histoire au lieu de ce morcellement annuel incompréhensible. A la fin de ses études, il emporterait son livre avec lui comme référence. Cadeau de la république et du département.

David Ferré Poitevin édité chez Nathan 1957
-l'histoire et le positivisme des 30 glorieuses- p222. Une merveilleuse découverte: l'énergie atomique. "A la fin de la deuxième guerre mondiale, la bombe atomique fut utilisée par les Américains. Mais l'énergie atomique sera, espérons nous, employée, plus tard, non pour détruire, mais pour construire, notamment pour remplacer le charbon et l'essence".

Troux et Girard édité en 1942 chez Hachette. (comparé à édition 48)
J'ai regardé ce que les auteurs disaient sur Verdun et Pétain (alors au pouvoir).
Dans l'édition de 42, cinq lignes : "à un moment même, le découragement se mit dans une partie des troupes françaises, et jusque chez les civils; mais deux hommes rendirent à tous confiance dans la victoire : le général Pétain, vainqueur de Verdun, devenu commandant en chef de l'armée française et l'énergique sénateur Clémenceau, un vieillard de soixante dix sept ans, devenu président du conseil des ministres." (Pétain alors au pouvoir a 86 ans).
Dans l'édition de 48, la phrase est devenue: "les soldats français commandés par le général Pétain résistèrent avec héroïsme." Et la gravure de Pétain a disparu.
Dans l'éditon de 42, le programme se termine par un texte de Dauzet sur le défilé de la victoire le 14 juillet 1919 dans lequel ce dernier tresse des lauriers à Pétain:" on multipliait les ovations et surtout à Pétain." Ce texte est remplacé par un texte de J. Isaac sur les tranchées dans l'édition de 48.
Dans l'édition de 42 on peut lire plus loin: "la 3ème république sans se désintéresser des paysans fit beaucoup moins pour eux que pour les ouvriers" (allusion au front popu? à l'amour pétainiste pour le monde paysan? "la terre ne ment pas". La mention des paysans a disparu de l'édition 48)
En 42, les auteurs ont fait le minimum syndical pour être publiés sans pour autant damner leur âme d'historien.